Le transport maritime est un des secteurs les plus polluants de l’économie mondiale, il est responsable de 2 à 3% des émissions de dioxyde de Carbone dues à l’activité humaine. Si le transport maritime était un pays, il serait le huitième plus gros pollueur de la planète.
Heureusement le secteur ne reste pas passif face à cette situation. En 2018, l’OMI (l’organisation maritime internationale) a signé un accord historique visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Avec cet accord, le secteur maritime s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50% en 2050, par rapport à 2008, en utilisant des carburants dont la teneur en soufre n’excède pas 0.5% ou en posant des épurateurs d’air sur les moteurs des navires (Exhaust Gas Cleaning Systems) appelé aussi « scrubbers ». Mais qu’en est-il deux ans plus tard ? Quelles actions les grands acteurs du secteur ont-ils déjà prises pour commencer à se rapprocher de cet objectif ? Et en dehors de cet accord quel est le bilan écologique pour les grands armateurs du fret maritime ?
Voici une liste, non exhaustive, d’actions concrètent récentes qui semblent aller dans le bon sens :
Certains armateurs optent pour des solutions radicales, c’est par exemple le cas de K line (appartient au groupement ONE), un armateur japonais à la tête de la quatorzième flotte mondiale de porte-containers.En plus de mettre en place des solutions conventionnelle, il tente d’innover.Leurs solutions conventionnelles incluent ; la mise en place d’un comité afin de centraliser leurs actions en faveur du climat et de les rendre plus transparente, un travail de fond pour faire prendre conscience à leur employés de la responsabilité de leur entreprise, la compensation Carbone par la plantation d’arbres.
Mais en plus de ces solutions classiques, K line a lancé son département R&D dans un projet ambitieux pour réduire leur besoin en énergie fossile par l’utilisation du vent. Et notamment en fixant une voile à l’avant des portes-containers modernes.
CMA CGM, 4ème armateur mondial, met en avant sa politique variée et son utilisation de matériel récent et efficace. Comme des containers plus légers que la moyenne, des conteneurs reefers récents et moins gourmands en énergie. Cette modernisation ne s’est pas arrêtée aux containers et s’est aussi appliquée aux bateaux de la flotte CMA CGM, qui ont le droit à de nouvelles hélices, bulbe d’étrave, et d’autre innovations techniques afin de rendre leurs bateaux plus performants.Ces pertes de poids et ces efforts de modernisation ont permis à CMA CGM de réduire par 50% ses émissions par tonne transportée entre 2005 et 2015 sur leurs navires les plus modernes.
En plus de ces actions, CGA CGM est encore en train de renouveler sa flotte, cette fois avec des bateaux propulsés non pas par du pétrole, mais par du gaz naturel liquéfié, comme avec le plus gros bateau propulsé par Gas naturel liquéfié, le CMA CGM JACQUES SAADE. En plus d’émettre moins de gaz à effets de serre, cette méthode de propulsion règle le risque de marée noire en cas d’accident.
La compagnie Italo-Suisse MSC, 2ème armateur mondial, fait aussi des efforts pour améliorer son bilan climatique. Une des grandes solutions mise en place par MSC est l’utilisation de Bio fuel, MSC en est l’un des premiers utilisateurs mondiaux la compagnie utilise maintenant des carburants contenant 30% de bio fuel sur ses bateaux ce qui permet de réduire son impact environnemental. MSC a comme CMA CGM modernisé ses bateaux, avec des hélices plus efficaces. En plus de tout cela MSC a vu la taille de ses bateaux exploser passant de 2300 EVP en 2003 à 6500 en 2017 ce qui lui permet de profiter d’économie écologique d’échelle.
MSC a aussi mis en place un partenariat avec South Pole pour permettre à leur client de prendre leur responsabilité pour leur cargo en leur permettant de compenser la pollution créée par leur marchandise, ces solutions de compensation seront mises en place par South Pole qui leur délivrera ensuite un certificat.
MSC en plus de travailler étroitement avec ses clients développe aussi beaucoup de programmes de développement humain, comme des programmes d’inclusions sociales, de mise au pouvoir de femmes et de sécurité pour leur employée. L’approche de MSC n’est pas que climatique, elle est aussi humaine.
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